L'autisme dans une perspective de neurodiversité #1

La Neurodiversité, qu'est-ce que c'est?

Notre cerveau peut être considéré comme une machine à inférences, qui remplit automatiquement la fonction de nous maintenir en vie. Il fait cela en orientant notre corps par des mécanismes de régulation, percevant l'information sensorielle, la traitant, puis engendrant des actions qui nous permettent de répondre de façon adéquate à notre environnement et ainsi de survivre.

Pour que notre cerveau traite les informations de façon optimale, les intègre en une signification sensée et dirige des actions efficaces, il faut qu'une innombrable série de structures moléculaires et cellulaires ainsi que des processus physiologiques s'accordent parfaitement entre eux. En biologie, il est normal que certains petits écarts par rapport à un fonctionnement optimal surviennent, sans que la fonctionnalité d'un organisme ne soit mise en danger. Pourtant, à partir d'un nombre critique de petits écarts (qui pris séparément sont insignifiants), un système peut devenir instable et il en résulte un déséquilibre.

La vulnérabilité d'un système dépend de sa complexité.

Le système biologique qu'est notre cerveau, de par sa haute complexité structurelle et fonctionnelle, est de ce fait hautement sensible au moindre déséquilibre. Le traitement de l'information ne fonctionne pas exactement pareil pour tous les êtres humains.

La majorité des variations innées de traitement de l'information font partie des différences de personnalité entre les être humains.

Pour une partie de ces variations, des difficultés à traiter les informations et s'insérer intuitivement dans le monde peuvent survenir chez les personnes concernées. Certaines constellations typiques, qui souvent entraînent un besoin de suivi et d'accompagnement, ont été désignée en psychiatrie par des diagnostics: par ex. dyslexie, trouble du déficit de l'attention (TDAH) ou trouble du spectre de l'autisme (TSA).

La neurodiversité est donc un terme nouveau, qui regarde ces différences individuelles moins par le prisme de la classification clinique des pathologies, mais qui les considère plutôt comme des variantes normales de la nature, à l'instar de la biodiversité. C'est seulement de façon secondaire qu'elles sont liées à des difficultés, lorsqu'en interaction avec le monde dans lequel vit la personne concernée, elles entraînent des difficultés et parfois un souhait de diagnostic et/ou d'accompagnement.

Pour aller plus loin, je recommande la lecture de Chamak, B. (2015). Le concept de neurodiversité ou l’éloge de la différence. (p. 41). John Libbey eurotext. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01231731