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À quoi ressemble le monde à travers tes yeux ? Comment surmonter l’isolement autistique 

  • florencehagenmulle
  • 22 nov. 2024
  • 3 min de lecture

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Je souhaite partager un texte de Helene Haker paru en allemand dans la revue Psychotherapie-Wissenschaft (https://doi.org/10.30820/1664-9583-2024-2-27 ), dont le résumé a été traduit en français.

 

Mots clés : troubles du spectre autistique, conscience, traitement des informations, isolement, relation

 

Contrairement à la croyance populaire, les personnes atteintes d’autisme aimeraient avoir des relations sociales. Leurs difficultés innées à s’insérer spontanément dans l’interaction avec d’autres personnes, en particulier dans des groupes, et à rendre leur monde intérieur accessible par la communication, les empêchent d’entrer en contact avec d’autres personnes et de développer ce contact en relations stables. Si ce processus est plus difficile, il n’est cependant pas impossible. Si les conditions sont favorables et que les efforts de l’essai à nouer des liens sont sérieux et persévérants, des partenariats étroits et des amitiés profondes peuvent être créés.

Un regard sur le pathomécanisme qui se cache derrière le trouble du spectre autistique explique d’où viennent les difficultés et comment comprendre la particularité des relations des personnes autistes. Le trouble du spectre autistique se caractérise par des déficits dans l’interaction sociale et la communication, ainsi que par des modèles de comportement répétitifs, restrictifs et inflexibles. Les particularités se manifestent dès le début du développement et marquent les personnes concernées tout au long de leur vie. Les difficultés concrètes se font sentir à des moments différents et à des degrés divers, en fonction des circonstances de vie et des capacités d’adaptation des personnes concernées, et conduisent alors généralement à des problèmes psychiatriques secondaires.

Le contexte est un trouble inné du traitement des informations. Les stimuli sensoriels ne sont pas suffisamment intégrés dans une image globale qui fait sens et rendent ainsi difficile la maturation d’une représentation pondérée optimale de l’environnement et de soi-même. L’image mentale inhomogène du monde qui en résulte se caractérise par une surreprésentation à haute résolution de domaines connus, explorés de manière répétitive, et par une grande naïveté par rapport à ce qui n’a pas encore été vécu. L’imagination pour les choses en dehors du connu est limitée et les réactions intuitives aux nouvelles situations sont plus difficiles. Le regard autiste est orienté vers le domaine proche, sur lequel l’individu se focalise dans l’instant présent, avec une vue d’ensemble plus difficile sur le contexte plus large.

En fonction de l’environnement individuel et de l’expérience de vie et d’apprentissage, la conscience d’une personne autiste mûrit en une structure unique, difficilement comparable à celle d’autres personnes. Le monde apparaît donc à toutes les personnes concernées à travers un filtre particulier. C’est la source primaire de l’isolement autistique : leur monde intérieur intrinsèque, à partir duquel il est difficile de communiquer avec des personnes qui perçoivent, évaluent et réagissent différemment à beaucoup de choses.

Une source secondaire de solitude est l’incompréhension dont ils font l’objet de la part des personnes non autistes. Il n’est pas intuitivement compréhensible pour la plupart des gens que certaines personnes expérimentent le monde de manière fondamentalement différente. En conséquence, leur vécu est souvent nié et peu de patience est consacrée à la compréhension de ce monde intérieur étranger.

Au fur et à mesure que les personnes concernées évoluent, elles en viennent ainsi souvent à remettre en question leur propre ressenti et à se dévaloriser en raison des difficultés qu’elles ont vécues. Il n’est pas rare que les personnes autistes répriment le désir primaire de relation pour se protéger. Mais si elles trouvent un vis-à-vis, autiste ou non, qui fait preuve d’impartialité, d’ouverture et de curiosité pour le monde de l’autre et qui, de son côté, est ouvert à partager explicitement ses pensées et ses sentiments, même des mondes intérieurs qui ne se chevauchent guère, peuvent créer un point de contact dans la rencontre momentanée. Si les deux interlocuteurs portent un intérêt à cette rencontre, elle peut devenir le point de départ d’une découverte mutuelle intense. Celle-ci ne sert pas seulement à comprendre l’autre, mais tout autant à se découvrir soi-même à travers l’autre. De cette manière, les esprits autistes créent des représentations d’autrui qui peuvent atteindre une profondeur et une précision rarement rencontrées chez d’autres personnes. Bien connaître ses besoins et ses limites pour y rester fidèle permet de créer la stabilité intérieure et la sécurité nécessaires à de telles rencontres. En osant soigneusement les rencontres, ces conditions peuvent mûrir et les personnes concernées font l’expérience de faire partie de quelque chose de plus grand et de transcender leur isolement autistique dans ces moments-là.

 
 
 

5 commentaires


rping Zhuang
rping Zhuang
il y a un jour

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ac ab
ac ab
il y a 2 jours

Votre article met si bien en lumière la difficulté des personnes autistes à rendre leur monde intérieur accessible par la communication, malgré leur désir de relations sociales. C'est un défi fondamental qui interroge la manière dont chacun perçoit et traite l'information, et comment ces différences peuvent créer des barrières dans l'interaction. Cette particularité dans le traitement des informations et la construction du monde intérieur me fait penser à d'autres variations neurologiques qui influencent profondément notre expérience de la réalité, comme l'absence d'imagerie mentale. Pour ceux qui s'interrogent sur leur propre capacité à visualiser mentalement, il existe un test pour mieux comprendre l'aphantasie et l'imagerie mentale, une condition qui peut aussi impacter la façon dont on interagit avec le monde.

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ac ab
ac ab
18 nov.

J'apprécie particulièrement votre mise en lumière du désir profond de relations sociales chez les personnes autistes, un aspect souvent mal compris. Cela souligne l'importance d'aller au-delà des stéréotypes et de reconnaître les défis uniques qu'elles rencontrent pour exprimer leur monde intérieur et nouer des liens. Face à ces particularités, il devient crucial d'explorer les différentes manières dont chacun, autiste ou non, perçoit et exprime ses propres besoins relationnels et ses préférences uniques. Pour ceux qui cherchent à mieux comprendre ses préférences relationnelles profondes et les dynamiques qui les animent, des outils d'introspection peuvent offrir des perspectives précieuses.

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Mv Crash
Mv Crash
31 oct.

L'importance d'une compréhension précoce des signes de l'autisme est un point crucial souvent sous-estimé. Cela permet non seulement une meilleure intervention, mais aussi un soutien adapté pour l'enfant et sa famille, transformant radicalement leur parcours. Cependant, naviguer dans le processus d'identification des premiers signes peut être complexe pour les parents et les professionnels. Pour ceux qui cherchent des ressources fiables, il existe des outils de dépistage de l'autisme qui peuvent offrir une première orientation précieuse.

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pig dan
pig dan
20 sept.

Il est fascinant de voir comment la notion d'intelligence évolue, bien au-delà des mesures traditionnelles. Souvent, on se concentre sur les résultats bruts, mais la capacité à s'adapter et à résoudre des problèmes complexes est tout aussi cruciale. Cependant, l'un des défis majeurs reste de trouver des outils fiables et nuancés pour évaluer ces différentes facettes de nos capacités cognitives, surtout quand on cherche à comprendre son propre potentiel ou celui de ses équipes. Pour ceux qui s'interrogent sur la manière d'évaluer concrètement ces capacités, et de mieux cerner leur propre profil cognitif, des plateformes comme celle proposant des tests de QI et d'aptitude fiables peuvent offrir un éclairage précieux.

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